Au travers de ce roman, Tamara McKinley nous embarque dans une histoire incroyable, truffée de secrets et de non-dits, le tout sur fond de paysage aride australien. Un régal !
À peine les premières pages parcourues, on ne peut décrocher du roman. On fait la rencontre de Mathilda qui vient de perdre sa mère. Elle se retrouve alors seule, avec son père alcoolique, à gérer le domaine familial : une station d’élevage de moutons située en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie.
Après ce prologue d’une cinquantaine de pages (si, si ! vous avez bien lu !), on passe de l’après Première Guerre Mondiale à nos jours, aux côtés de Jennifer, à Sydney. Jenny vient de vivre l’invivable : son mari et leur fils encore bébé viennent de perdre la vie… Sombrant dans le deuil et la dépression, cette artiste-peintre est heureusement épaulée par sa meilleure amie, Diane.
Un jour, le notaire appelle Jenny pour une toute dernière affaire à régler. Il s’agit d’un cadeau que Peter, son mari, prévoyait de lui offrir pour son anniversaire. N’étant plus là pour le lui offrir, c’est au notaire de s’en charger. Et pour un cadeau, c’est un gros cadeau ! Peter a acheté Churinga, une station d’élevage de moutons au cœur de l’outback. Un rêve qui serait devenu réalité pour le couple qui souhaitait revenir à la terre. Mais alors que Jenny se retrouve seule, que faire ? Elle décide tout de même d’aller sur place durant quelques mois avant de décider si oui ou non, elle se voit propriétaire d’un tel domaine toute sa vie.
Une fois à Churinga, le paysage, l’immensité, ce vide alentour, laissent Jenny bouche bée. Très vite, elle fait la connaissance de Brett, le directeur des lieux, ainsi que des ouvriers venus pour la saison de la tonte et la cuisinière, une femme très aimable qui lui tiendra compagnie lors des premières semaines sur place. Jenny découvre un jour un coffre contenant quelques vêtements et des journaux intimes signés d’une certaine Mathilda, qui se révèle être l’ancienne propriétaire de Churinga.
Petit à petit, on découvre la vie de ces deux femmes au caractère bien trempé. Très vite, Jenny comprendra les rumeurs planant sur les lieux, disant qu’ils sont maudits. Indépendante et tenace, Mathilda a réussi durant les temps durs de sécheresse et de guerre, à maintenir sa petite entreprise. Mais malgré son dur labeur, la vie n’a pas été clémente envers elle. D’abord enfant puis femme, elle a connu des instants très difficiles qui la marquèrent à vie.
Dit comme ça (et encore, j’ai essayé de ne rien trop dévoiler), l’histoire ne semble peut-être pas trop emballante, et pourtant… En plus de suivre en parallèle l’histoire de deux femmes qui survivent à la vie, nous sommes littéralement transportés. On ressent la chaleur insoutenable, la moiteur de nos mains et la transpiration qui dégouline le long de notre colonne vertébrale. On admire, nous aussi, les paysages immenses de terre rouge qui se perdent à l’infini à l’horizon.
L’écriture est telle que l’on ne peut que suivre le flot des mots. J’ai lu ce gros pavé par à-coups, parfois avec plus d’une semaine sans y toucher, et, pourtant, dès que j’y revenais, c’était comme si on m’attendait. J’étais repartie, une fois aux côtés de Jenny, une fois avec Mathilda. Contrairement à certaines lectures passées, je n’ai eu aucun mal à replonger dans l’histoire.
Je suis très contente d’avoir enfin lu Tamara McKinley ! Sa plume est ravissante et l’histoire pleine de mystères et de secrets de famille. On s’accroche tellement aux personnages qu’on rit, pleure et crie avec eux.
Un roman prenant, donc, qui vaut vraiment le coup d’être découvert.
Autour du monde, elles écrivent
Un hiver anglo-saxon – Autrice australienne
Petit BAC 2019 : 1 – Prénom
Tour du monde littéraire : Australie
La dernière valse de Mathilda
Tamara McKinley (1948-)
L’Archipel (Archipoche) 2007 – 567 pages
Titre original : Matilda’s Last Waltz
Traduit de l’anglais par Catherine Ludet
Première publication originale en 1999 (Piatkus)
Première publication française sous le titre de « L’héritière de Churinga » (2004, France Loisirs)
ISBN : 9782352870180